Bonvenon al

Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €





Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Dim 30 Oct - 10:25
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
Il laisse glisser ses doigts sur le dos de Maley.
Maley, c’est le chat - qui va et qui vient ici, dans sa boutique. Il vient les matins, les midis et les soirs, quémander caresse et nourriture. Wilfried, il est bien content de l’accueillir. C’est qu’il est souvent ((seul)) la journée.

Depuis qu’il est arrivé ici, il a fini par se recréer de petites habitudes. Il ouvre boutique le matin à neuf heures, et il travaille toute la matinée dans son atelier. A midi, il ferme deux heures durant, pour aller manger - soit au bistro, soit chez-lui. Puis il dort, une vingtaine de minutes ((anticipant ses crises)). Il rouvre à quatorze heures, et jusque seize heures il reste dans son atelier. Puis de seize heures à dix-huit heures, il retourne à l’avant du magasin, dans la boutique - pour faire du rangement, l’inventaire, et préparer les commandes du lendemain matin. Ensuite, il ferme, nourrit les chats, va boire au bistro. Il va se promener dans le village, rentre chez-lui, s’occupe de ses plantes ; puis il mange, s’occupe la soirée et va dormir de nouveau.

La boutique de Wilfried, elle est ouverte tous les jours, sauf les dimanches et les jeudis après-midi. Là, il prend du temps pour lui - il va à l’église ou à la bibliothèque, la plupart du temps. Parfois, il ferme une semaine durant, pour se reposer.

Il faut dire que Wilfried se satisfait grandement de sa petite routine.
C’est reposant, ((rassurant)). Il n’aime pas s’en détacher.

Mais parfois, tu viens. Tu n’es pas une entorse à ses habitudes, tu viens régulièrement. Ton travail, il suppose. Il n’apprécie pas ta compagnie, Wilfried. Et il sait que tu n’apprécies pas la sienne. Vous avez appris à son supporter en silence, ça lui convient bien. Les politesses élémentaires sont données, et c’est tout.

En ce début d’après-midi, Wilfried n’a pas réussi à se reposer. Il est toujours ((éreinté, exténué, fatigué)). Il n’aime pas le regard que lui lancent les autres, dans ces moments-là. Il a le regard lourd, les gestes mécaniques. Il se sent aller et venir à la frontière du sommeil, les mains distraitement posées dans la fourrure du chat. C’est irrésistible, inéluctable. Il finira bien par ((craquer et il le sait)).

Il ravale un bâillement.
La clochette du magasin sonne.

“Bonjour.”

C’est succinct.
Et taillé dans le roc de son accent germanique.

Il arrive dans la boutique, tandis que tu te tiens dans l’encadrement de la porte. Maley le suit, la queue haute et courbée. Il vient se frotter à tes jambes dans une salutation bien plus chaleureuse que la sienne ne sera jamais. Wilfried t’observe, toi et ton visage dur et inexpressif ((le même que le sien)). Puis ses yeux descendent vers le chat. Ses sourcils se froncent, imperceptiblement, avant qu’il ne vienne frotter son œil droit lourd de fatigue.
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Lun 14 Nov - 10:31

Taillé dans le Roc

Avec Wilfried

Forsaken ne portait pas d'attention aux rumeurs.

Le mot, les paroles, les chansons, tout cela coulait le long de ses épaules. Pluie fine qu'il sentait à peine, et qui ne transperçait jamais l'épaisseur de sa peau. Pourtant, ne pas écouter ne signifiait pas que l'on n’entendait rien. Au contraire.

Une fois, deux fois, trois fois. La mention que l'un des habitants d'Espéro était étrange - ils l'étaient tous, à leur façon. Bloqués dans leurs souvenirs, à chercher la normalité dans la rugosité de cette vie. Oh. Il n'était pas si différent, et il déambulait dans son calme glaçant. Mais voilà, quand on murmurait la même histoire, Forsaken était forcé de l'écouter. Dans un regard, on lui avait fait comprendre de s'en occuper. C'était comme si la pierre se retrouvait face à une autre. Ils pourraient se comprendre, non ?

Peut-être que Wilfried faisait peur, peut-être que ses regards perdus alertaient plus que de mesure la populace. Ou bien, les gens ne savaient pas comment faire. Et comme souvent, Forsaken était la solution à leurs soucis.

Lui, il n'en pensait pas grand-chose.

Tant que Wilfried respectait la relative placidité d'Espéro, il se fichait bien de ce qu'il traversait ou de ce qu'il faisait. La compassion de Forsaken ne s'arrêtait qu'à la douceur qu'il donnait aux animaux. Et il savait que Wilfried était fait du même bois que lui, au fond.

Alors dans sa posture droite, Forsaken inspira avant d'entrer.

Le (jeune) homme s'arrêta net, et il baissa un oeil sur le chat qui l'accueillait déjà. Il fixa l'animal, il sentit son corps se courber contre sa jambe, et sa queue qui s'enroulait autour. Il ouvrit la bouche, avant de réprimer un bref et rare sourire. Il se contenta d'un soupir discret.

« Bonjour. »

Répondit-il en restant immobile, coincé devant la porte, entre le désir de caresser le chat et de garder sa froideur. Alors Forsaken, les bras le long du corps, se contenta de replier les doigts sur la manche de son pull. Brève ouverture sur ses sentiments.

Ses yeux noirs remontèrent sur Wilfried, il observa son allure, son geste - se frotter les yeux - sans rien dire. Puis il avala sa salive, sa pomme d'Adam remonta le long de sa gorge.

Et Forsaken se retrouva sans trop savoir quoi dire. Oh. Ce n'était pas la faute de Wilfried. C'était simplement lui, lui à qui on reprochait l'absence de tact, la dureté mécanique. Comment amener la situation ? Il ne feindrait pas ce qu'il ne ressentait pas - l'inquiétude.

Malgré tout, au bout d'un moment d'un malaise plus qu'évident - quoique son regard restait fixé sur l'homme.

Il demanda de sa voix douce, un peu chaude :

« Tout va bien ? »

Dans son dos, il sentait le poids rassurant de sa carabine, et de sa lourde veste. Son état était discutable. Pas qu'il se négligeait - si -, mais s'il ne paraissait pas au bord de l'épuisement comme l'était Wilfried, il avait le teint cireux et les cernes creusaient la dureté de son faciès.
KoalaVolant
Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Mer 16 Nov - 16:32
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
Il remarque qu’il a les mains rêches de sécheresse, lorsqu’il se frotte les yeux. Et il les fixe, absent quelques temps. Ailleurs, perdu, ((étranger à ce monde)). Il ne revient sur terre qu’à ta sommaire salutation.

“Bonjour.”
“Hallo.”


Il répète bêtement.
((sans se rendre compte))

Le silence se fait. Un silence long ou court, il ne saurait dire. Peu à peu la notion du temps qui passe se perd dans son esprit. Le coup de barre s'intensifie, avec d’autant plus de force qu’il tente de le refouler. C’est pernicieux, vicieux, ((tentant)).

“Tout va bien ?”
“Ja.”


((mensonge))

Et ça se voit, ça s'entend. Car déjà, il ne te voit plus, Wilfried. Son regard se perd et ses yeux passent devant toi sans te regarder. Ils s’échappent sur le pan des murs, et des étagères comme si seulement il découvrait leur existence. Il cligne des yeux lentement, frotte de nouveau son regard. Plie ses mains et ses doigts, époussette ses vêtements. Tout autant de gestes incohérents, inutiles et sans substance.

Car en vérité, malgré son apparent réveil, Wilfried est déjà ((parti)).

“Was willst du ?*”

Et il ne sait se rendre compte - que les mots sortent en allemand d’entre ses lèvres.

* Que veux-tu ?
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Dim 20 Nov - 12:09

Taillé dans le Roc

Avex Wilfried

Pas de soupirs, pas de froncement de sourcils.

Le regard sombre et direct, braqué comme le museau d'un fusil sur Wilfried. Oh. Il n’y avait pourtant aucune intention de nuire, juste, ce silence glacial du lynx perdu dans le froid. Et qui attend, étudie, se détache de l'humanité peu à peu. On lui a fait croire qu'elle existait, et le mythe s'était écroulé en même temps que son corps sous les balles. On lui a fait croire que l'homme était bon par nature, et on lui avait dit d'aimer son prochain. Mais « son prochain » ne l'avait pas aimé, son nom avait été couvert de boue. Insulte raciste sur insulte raciste, et ce qui restait de son existence, c'était la caresse amère du vent sur sa joue. Forsaken ne se définissait pas par sa bonté, ni par sa haine. Il se limitait à la rugosité de son caractère, et à son pragmatisme.

Alors il examinait, les discours de la langue rocailleuse, le regard en train de se perdre. L'instinct lui disait que l'homme face à lui n'allait pas bien, et que sa santé vacillait. Un château de cartes emporté par un courant d'air.

Forsaken eut un bref soupir, il remonta le col de sa veste, avant de répondre d'une voix détachée :

« Je ne comprends pas ce que vous dîtes, Monsieur, le ton était dur, mais il y avait de la douceur qui faisait trembler ses cordes vocales. Celle qu'il avait enfouie toujours plus profondément en lui, celle qu'il avait oubliée. Parfois, il était surpris de la percevoir sous les accents sarcastiques de ses mots. Je ne connais pas la langue que vous parlez. Tout va bien ? »

La question était un habillage, de ceux qu'on se donne pour faire « jolie ». C'était que cela, la politesse, des fioritures sur un arbre de Noël.

C'était peut-être la présence du chat, qui adoucissait son regard et sa voix. Pourtant, il n'y avait pas d'inquiétude ; Forsaken ne la ressentait jamais. Ni pour lui, ni pour les autres. Encore moins pour l'avenir, car il était assuré de ce que tout allait devenir.

Les choses resteraient immuables, peut-être comprendrait-il un jour ce trou dans la poitrine. Celui sous la cicatrice de la balle, celui qui creusait son coeur.

Les gestes de Wilfried sonnaient faux, un automate comportant des erreurs dans son programme. Une exécution imparfaite, pas celle des ivrognes et des drogués.

Celle des gens perdus.

Pourquoi frotter autant sa veste ? Forsaken l'imita, il ne savait pas trop pourquoi. Il se demandait si quelque chose dans l'air le poussait à faire cela, si l'humidité du dehors transperçait leurs couches de vêtements. Il ne ressentait plus le froid depuis longtemps. Il avait décidé d'ignorer tous les signaux, fermé son esprit aux alertes lancé par son corps.

Forsaken resta debout, il ne bougeait pas. Il clignait à peine des paupières, et il continuait ! Impassible pierre dans la boutique, à fixer l'incohérence de l'automate face à lui.
KoalaVolant
Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Mer 23 Nov - 15:10
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
Il ne comprend pas - ce que tu dis, ce que tu fais. Les mots qui sortent d’entre tes lèvres, toi qui ne comprends pas plus ce qu’il dit. Il capte vaguement la question, mais au-delà de sa vision qui devient noire et de l’étau qui enserre son crâne. Il ne parvient plus à parler, il ne parvient plus à ((penser)). Autour de ses yeux dansent des visions de ce monde qui l’enlace sans qu’il ne puisse rien y faire - il les fixe d’un regard vide, ces choses qui n’existent pas et que lui seul peut désormais voir.

Wilfried est ((là)), et c’est tout.
Et brusquement ((il s’écroule)).

Sa tête se disloque en premier, puis son cou et ses épaules. Et enfin ses bras et ses jambes. Sans plus de retenue, Wilfried tombe à même le sol, sans s’en rendre même compte. Il est déjà ((endormi)).

Combien va-t-il rester ici ?
Lui-même ne le sait pas.
Peut-être quinze minutes. Peut-être une heure.

Les rêves le prennent au corps et à la tête, c’est coloré et lumineux ((pas des cauchemars pour cette fois-là)). Il ne sait pas qu’il est endormi, Wilfried, il ne le comprendra qu’à son réveil.  Alors il suffit juste de le laisser là ((et d’attendre que passe le temps)).

Parce qu’il finit bien par ouvrir les yeux.
Sur toi, ton visage.
Et il ne sait pas ((ce que tu fais là)).

Il bouge le bout des doigts, comme un réflexe - ils grincent comme s’il n’avait pas bougé depuis trop longtemps. Il te fixe, toujours un air perdu sur les traits. Parce que c’est ainsi, ses crises vont et viennent, ((s’enfuient avec une partie de sa proche mémoire)). Alors il ne se rappelle plus - que tu es venu, que tu es rentré.

Maley est venu s’allonger sur son torse.
Il ronronne de stress. Il vient lui caresser le crâne.
Il se redresse, du moins pour se mettre assis.

“Was machst du hier ? Was…”

Il cligne des yeux, avale sa salive.
((gorge sèche))

“... J’ai dormi longtemps ?”
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Ven 2 Déc - 17:37

Taillé dans le Roc

Avex Wilfried

Forsaken s'était déjà tendu aux premiers signes ; la langue inconnue d'abord, puis le regard absent. Wilfried ne semblait plus être avec lui depuis quelques minutes, peut-être même ne l'avait-il pas été depuis le début. Alors l'homme ne s'étonna pas de la chute, quoiqu'elle fut soudaine. Il avait déjà bougé dès que sa tête avait basculé, mais il n'avait pas été suffisamment rapide pour l'empêcher d'embrasser le plancher. Il se cogna contre le comptoir, avant d'en faire le tour et de s'arrêter devant Wilfried.

Forsaken serra la mâchoire, pas vraiment inquiet, plus ennuyé. Il ne savait pas ce qu'il avait, et si cela nécessitait de prévenir un médecin. De plus, il ne voulait pas prendre le risque de le blesser en le déplaçant. Alors il poussa un soupir, puis il s'accroupit face au corps. Méthode, il vérifia ses signes vitaux, puis il desserra. sa ceinture pour lui permettre de se relâcher. Il fit ce qu'il savait faire de mieux : une réaction méthodique, sans émotion. Il se demanda s'il pouvait le porter, ou si du moins, il pouvait mettre quelque chose sous sa tête.

Le plus étrange, c'était que Wilfried semblait s'être endormi subitement. Forsaken se demandait s'il fallait appeler cela un malaise, en tant que tel. Puis, il se déchargea de sa lourde veste pour recouvrir Wilfried. Il prit la décision d'attendre, dans la limite du raisonnable. Si Wilfried dormait bel et bien, il se réveillerait, non ?

Forsaken se redressa, en faisant craquer ses articulations.

Adossé contre le comptoir, l'homme croisa les bras, et il observa le chat se coucher sur la poitrine de Wilfried. Forcément, typique des chats.

Quand la Belle aux Bois Dormants se réveilla, l'ancien garde-chasse était en train de peser le pour et le contre d'aller déranger un médecin pour cela. Dans tous les cas, il allait informer de la situation quand il aurait terminé sa ronde.

La question s'échoua contre lui. Forsaken redressa la tête, puis il raccrocha son attention sur Wilfried. Encore cette langue étrange, puis il traduit.

« Quelques minutes. C'était soudain. »

Protocolaire, robotique. Un fait, un constat ; sans émotivité et inquiétude. Pourtant, Forsaken avança vers Wilfried, il déroula le bras pour lui tendre la main. Une proposition dans son silence, avant de l'interroger :

« Comment allez-vous ? Avez-vous besoin de quelque chose ? »

D'une voix placide, où planait le jugement. Oh. Il était habitué aux malades d'Espéro, mais c'était la première fois qu'il voyait quelqu'un tomber ainsi. Et dormir.

Les yeux de Forsaken glissèrent du visage de Wilfried à la boule de poils sur son torse, il percevait le ronronnement. Lointain. Une vibration douce, témoignant du stress. Forsaken fronça légèrement les sourcils, attentif et sur ses gardes - il l'était toujours. Il attendait sans signaler qu'il attendait.

Des réponses, peut-être.

Ou bien que Wilfried accepte ou refuse la main qu'il tendait.

KoalaVolant
Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Lun 5 Déc - 16:10
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
((Quelques minutes))
((Soudain))


Il hoche la tête, Wilfried. L'air de dire ((j'en ai l'habitude)). Et il s'étire, comme légèrement courbaturé de cette sieste surprise. La vérité, c'est qu'il se sent bien mieux. Comme toujours, lorsqu'il se réveille de ces endormissements soudains, Wilfried se sent dans une forme olympique ((comme s'il n'allait pas recommencer deux heures plus tard)).

Il dégage le chat de sa poitrine.
Le ronronnement s'est arrêté.

"Comment allez-vous ? Avez-vous besoin de quelque chose ?"
"Non, je vais bien."


Si cette phrase aurait pu être mensongère quelques minutes plus tôt, elle est actuellement parfaitement véridique.

((Les courbatures))
((La mémoire en berne))
((La tête en vrac))


Il se frotte le crâne. Il s'est cogné en tombant. Une grimace perce sa face, rare expression d'émotivité s'il en est. Il regarde ta main, un instant de silence. Comme s'il pesait le pour et comme s'il pesait surtout le contre. Wilfried déteste ((se sentir malade)). Parce qu'il le sait, Wilfried.

Il le sait, qu'il a ((quelque chose)).
Juste, il ne sait pas quoi exactement.

"Je vais bien."

Il répète.
Et se relève seul, prenant appui sur le comptoir.

"Ça m'arrive souvent."

Puis comme s'il remettait en place des pans de sa mémoire envolés, il te regarde, regarde autour de lui. Il fixe naturellement tes chaussures, puis va voir dans son carnet de commande tout écrit en allemand. Il n'y a rien te concernant. Alors il en conclut ((tout logiquement)) que tu viens pour ça. Parce qu’il a oublié, la raison réelle de ta venue ici.

"Un problème ? Avec vos chaussures ?"
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Lun 19 Déc - 10:59

Taillé dans le Roc

Avec Wilfried

Sa main tendue fut ignorée. Il ne s'en offusqua pas, se contentant de se redresser en la laissant retomber le long de son corps. De nouveau immobile et droit, Forsaken suivait les faits et gestes de Wilfried. Il avait des questions qu'il conservait dans un coin de sa tête. Le plus curieux était que l'homme n'avait pas l'air surpris de ce qui lui était arrivé, il lui confirma que cela arrivait souvent. Et qu'il allait bien. Si Forsaken avait des doutes sur ce dernier point, il décida pourtant de rien n'en dire. Il était plus interpellé par sa perte de connaissance courante.

Wilfried chercha quelque chose dans son registre, avant de lui demander si c'était pour ses chaussures.

Ah.

Forsaken baissa la tête sur ses bottes. Elles étaient usées par le temps, les semelles recouvertes de boue séchée, qui s'était infiltrée entre les dents. L'embout des lacets s'était fait la malle, voilà un moment, mais il prévoyait d'un brûler le bout. Wilfried semblait tout bonnement avoir oublié la raison de sa venue.

Forsaken croisa les bras sur sa poitrine, il détailla le visage abîmé de fatigue qui lui faisait face. Il renifla. Ce n'était pas l'alcool, il n'en portait pas l'odeur sur lui. Forsaken se redressa un peu, il prit une profonde inspiration avant de lui répondre :

« Comment ça... une telle chose arrive souvent ? »

Puis il fit un geste de la main, comme pour mettre fin à sa propre question.

« Non. Je ne viens pas pour mes chaussures. Le ton restait monocorde, indifférent. Je faisais ma ronde, et vous vous êtes évanouis. Ou plutôt endormi, précisa l'Inuit en plissant les yeux sur l'allemand. Il répéta ensuite : comment ça, ça arrive souvent ? Puis un instant de pause. Vous devriez aller voir un médecin. »

Que Wilfried l'écoute ou non, ce n'était pas ses affaires. Forsaken le lui précisait juste parce qu'il fallait le préciser. Il ne pouvait pas l'obliger à consulter. Lui-même ne faisait pas ces efforts, lorsqu'il était malade ou plus fatigué de coutume. Il estimait qu'il n'en avait pas besoin.

Est-ce que Wilfried pensait la même chose ? Pourtant, ses malaises étaient courants. Cela nécessitait de chercher ce qu'il avait, afin de l'aider, ou de vérifier que sa vie n'était pas en danger. Des chutes de tension ? Peut-être pas.

Forsaken pouvait réfléchir, encore et encore aux raisons qui poussaient Wilfried à s'écrouler ainsi, il n'était pas formé pour trouver de quoi Wilfried souffrait. Au mieux, il pourrait lui donner des conseils non sollicités, au pire ne pas y prêter plus d'attention. Dans tous les cas, l'ancien garde-chasse avait prévu de prévenir ses supérieurs. Au cas où.

Ses yeux revinrent au chat, dont il suivit les faits et gestes, pensifs. Puis Forsaken retourna son attention sur l'allemand, le visage aussi fermé et dur que le sien.
KoalaVolant
Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Lun 26 Déc - 12:17
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
Tu le détailles. Et Wilfried plisse le regard ((légèrement)). C’est qu’il n’aime pas - qu’on le détaille, d’autant plus après pareil évènement. Wilfried craint toujours d’être jaugé, jugé. Et c’est bien là ce que tu fais, n’est-ce pas ? ((tu le jauges)) Cherche à sentir l’odeur d’alcool qui n’existe pas. Will boit, certes. Mais pas au point d’en tomber.

“Comment ça... une telle chose arrive souvent ?”
“Ça arrive souvent, c’est tout.”


Geste de la main.
Il fronce les sourcils.

“Non. Je ne viens pas pour mes chaussures. Je faisais ma ronde, et vous vous êtes évanouis. Ou plutôt endormi.”
“Oui, je sais.”
“Comment ça, ça arrive souvent ?”
“Vous n’auriez pas dû voir ça.”


C’est vrai. Wilfried préfère que les choses restent ainsi ((cachées, secrètes)). Il préfère s’écrouler dans son atelier ou lorsque personne n’est là pour le voir. Il dort, toujours entre midi et deux heures afin de pallier ces soudaines pertes de conscience. Il se contrôle, en permanence, afin d’éviter ces brusques chutes de tension musculaire qui - elles - le laissent éveillé.

((c’est éreintant))

“Vous devriez aller voir un médecin.”
“Non. Hors de question.”


La question, il ne se la pose même pas. Il n’est pas question d’aller voir un médecin ((parce que c’est comme ça)). Wilfried sait qu’il est malade, il en a pleinement conscience. Mais il le cache, il le masque, il ne veut pas que ça se sache. Parce que ne pas être en pleine possession de ses capacités est une ((honte)) qu’on lui a trop souvent dit qu’il portait.

“A quoi ça servirait ? De toute façon ?”

Il n’est pas sûr de pouvoir être soigné, ou pris en charge. On rationne déjà le café, par ici. Il paraît que l’on a découvert des médicaments pour soigner la peste blanche. Mais est-ce qu’il y en a par ici ? Et est-ce que ce serait efficace contre ce qu’il a ?

Wilfried n’est pas médecin, à n’en pas douter.
Il ne sait même pas ce qu’il a.
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Dim 1 Jan - 22:32

Taillé dans le Roc

Avec Wilfried

Forsaken était dans une impasse.

Un soupir qui ne traversa pas ses lèvres, et qui fut retenu. A place, il l'exprima dans un battement de cils. Il clignait peu des yeux, à fixer encore et toujours les gens lui faisant face. Pourtant, là, il ne pouvait pas se contenter d'ignorer le problème.

D'un côté, il n'était personne pour donner des leçons à Wilfried. Et de l'autre, il devait prendre le mauvais rôle. Celui des reproches et des rappels, celui d'un homme froid qui jauge. Il remua une épaule, avant de simplement ramasser sa veste. Le poids retrouvé sur son dos lui rendit l'esprit plus clair. Il était simple, Forsaken. Il méprisait les frivolités, et son temps était limité par les tâches de la journée. Par ailleurs, il n'était pas formé aux émotions. Wilfried fuyait, en quelque sorte. Et Forsaken n'était ni médecin ni thérapeute.

« Vous ne pouvez pas savoir si cela ne servirait à rien, si vous n'avez pas essayé, trancha l'Inuit. De sa voix aiguisée, comme une lame sur une pierre. Il ajouta ensuite : si j'ai vu ce qu'il s'est passé, partez du principe que cela peut se produire de nouveau. Une inspiration, Forsaken émettait un fait. Glacial. Il ne savait pas si son vis-à-vis était un homme fier, mais pour une fois, il fit un peu de projection. Lui-même détestait ses moments de faiblesse. Il les dissimulait, férocement. Il lui dit ce qu'il n'aimerait pas entendre à sa place : avoir un traitement, des adaptations. Évitez, tout simplement, que votre état se dégrade. »

Parce que Forsaken estimait que son jugement était meilleur que celui de Wilfried, il prendrait la liberté de prévenir les médecins à sa place. Le consentement était une chose abstraite ; il n'avait jamais su donner le sien, et il imposait ses décisions aux autres. Forsaken ne leur donnait pas plus d'écoute qu'à lui-même. Si bien que ses envies existaient peu, dissimulées sur ce qu'il fallait faire, et ce qui devait être fait. Alors le voilà capable d'endosser le mauvais rôle sans ciller. Non pas parce qu'il en avait envie, non pas parce qu'il était cruel.

Mais parce qu'il fallait quelqu'un pour faire le sale boulot.

Ses mains abîmées, aux ongles cassés et noirs, souvent mis dans la mélasse pour éviter aux autres d'y plonger leurs doigts.

Du reste, si Wilfried se mettait à le détester, aussi bien pour ses paroles ou pour ses actes, Forsaken ne lui tiendrait pas rigueur. Il était celui que l'on détestait et méprisait, il était la figure d'une rancoeur tenace. Parce qu'il le fallait.

Et pour Wilfried — au même titre que l'ensemble des habitants d'Espero —, sa vie avait de la valeur. Une importance.

Dans l'étendue glaciale d'une Alaska presque oublié, Forsaken n'avait jamais accordé de prix à sa propre existence. Si bien qu'il ne se considérait pas important. Utile, dans les choses que l'on déteste faire. C'était son rôle.

Mais ça, Wilfried ne le saurait jamais. Personne.

KoalaVolant
Anonymous
IRL
INRP
STATS
Invité
Invité
# Mer 4 Jan - 16:22
Taillés dans le roc
Forsaken & Wilfried
Wilfried n’est pas en tant que tel un homme fier. Il se sait même plutôt ((lâche)) - mais il est pragmatique. Les pieds sur terre, et tout le reste. Lorsque tu avais dit que tu ne venais pas pour tes chaussures, il avait regardé. En bon cordonnier, il avait souvent les yeux sur les chaussures des autres. Les siennes, par ailleurs, sont toujours impeccables - contraste étonnant avec le reste de sa personne.

Wilfried est un homme soigneux.

“Vous ne pouvez pas savoir si cela ne servirait à rien, si vous n'avez pas essayé.”

Wilfried n’est pas médecin, mais il n’est pas non plus totalement ((idiot)).
A-t-on déjà vu des idiots s’endormir debout ? Il est le seul cas qu’il connait.

“Si j'ai vu ce qu'il s'est passé, partez du principe que cela peut se produire de nouveau.”
“A quoi ça servirait ? De toute façon ?”
“Avoir un traitement, des adaptations. Évitez, tout simplement, que votre état se dégrade.”
“Vous en savez quoi ?”


Il reste debout ((droit)).

Wilfried a appris, au cours de ses années de service, à ne pas avoir confiance dans le corps médical. Car dans ce cas, pourquoi a-t-il fait la guerre ? Certains étaient réformés à cause de leurs dents durant la Grande Guerre ((c’est son père qui lui a dit)). Alors pourquoi a-t-il fait la guerre ?

“Non.”

Il répète.

Wilfried a refusé d’aller voir les médecins depuis qu’il est arrivé ici, voilà plus de dix ans. Dans sa vie, il a toujours été ((diminué)), ((mal-vu)). On le pensait ((idiot)), ((menteur)), ((abruti)). Il en a entendu des insultes, dans le courant de sa vie. Par son père, ses camarades d’Enfer, des gens tout simplement dans la rue.

((attardé))
((alcoolique))
((fainéant))


“Ça se reproduira, je le sais. C’est comme ça et c’est tout.”

Wilfried est parfaitement au courant qu’il est malade. Mais il ne veut pas, que l’on ne s’arrête qu’à ce simple état de fait. Alors il ne veut pas aller plus loin - il préférerait qu’on oublie. Qu’on l’oublie.

“Si vous n'avez plus rien à faire ici, partez.”

Toutes ces insultes.
((il a fini par les assimiler))
Forsaken
IRL
INRP
STATS
Forsaken
Votre rang ici
# Dim 29 Jan - 13:17

Taillé dans le Roc

Avec Wilfried

Forsaken ne se laissa pas toucher par les remarques de Wilfried. Les gens qui s'opposaient à son autorité, il en était usé. Ceux qui ne voulaient pas écouter, et s'enfonçaient dans leur arrogance, il les connaissait bien. Au fond, ce n'était pas ses affaires ; il ne faisait que le prévenir, voilà tout. Il n'en était pas agacé. Un simple constat qu'étendait son vis-à-vis face à lui, depuis son corps affaibli et son regard mort. Forsaken ne réagit pas — ni haussement d'épaules ni froncement de sourcils. Son attitude corporelle était similaire à celle d'un caillou.
Alors Forsaken n'insista pas, il se contenta d'accepter.

Et de juger.

Son regard coula sur le chat, il s'arrêta sur le comptoir, il remonta le long des murs. Les yeux plissés, et la. figure abîmée, la posture militaire ; il ne faisait rien pour se rendre sympathique. Ce n'était pas son rôle, l'empathie était une preuve de faiblesse. Malheureusement, s'il laissait les émotions des autres le toucher, il ne pourrait plus fonctionner correctement.
Peut-être était-ce là son erreur, peut-être bien qu'il aurait fallu insister.

« Très bien, lâcha Forsaken de son ton neutre. Mais ce sera signalé. »

Au cas où, on retrouvait Wilfried au sol. Au cas où, quelqu'un aurait la solution à son problème — on ne savait jamais. Forsaken recula d'un pas, le regard dur — il n'y avait pas réellement de mépris, ni de colère, la même rugosité que d'habitude. Enfin, l'ancien militaire ne faisait pas de coup bas, il l'avait informé de la suite de sa procédure.
Forsaken était au courant que Wilfried était malade, mais il ne le prenait pas pour un idiot. Pas plus que les autres — en tout cas. Le traitement était le même pour tout le monde, juste (mais pas équitable), à vivre les interactions humaines comme une procédure. Il n'avait d'humain que sa figure et son allure. Le reste, c'était difficile à savoir — elle s'exprimait si discrètement, qu'il était presque impossible de la discerner.

Il remonta le col de sa lourde veste, avant de lui tourner le dos. Attentif, toujours, si Wilfried changeait d'avis ou s'il avait quelque chose à lui dire avant son départ. Ses chaussures couinèrent sur le sol, abîmées, à lui faire constamment mal. Mais comme Wilfried qui se refusait à voir un médecin, Tyler ne portait pas plus de soin à lui-même. Il se soignait de son côté, ne se plaignait pas, restait silencieux. Il ne cherchait pas à connaître les autres, et au fond, il respectait la décision de Wilfried. Seulement, il ne lui ferait pas de cadeaux si sa santé mettait en péril la relative tranquillité d'Espero — s'il provoquait un accident, si ses crises importunaient les habitants. On ne pouvait pas forcer les gens à prendre soin d'eux-même.

C'était pénible de se retrouver face à quelqu'un qui lui ressemblait autant.


KoalaVolant
La Strigo
IRL
INRP
STATS
La Strigo
Admin
# Mer 24 Mai - 10:30
Conclusion et résumé
Forsaken a entendu parler des malaises de Wilfrid, il va le confronter. Wilfrid fait un malaise devant lui, et une fois qu'il se réveille, refuse de voir un médecin. Forsaken accepte sa décision.
IRL
INRP
STATS
Contenu sponsorisé
#



Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum