Il apprécie, il est vrai - le calme, et le bruit du vent dans les feuillages. Il se plaît à ce calme, de temps à autre. Sans personne, et sans bruit aucun. Juste le silence, le bruit de la nature. Il apprécie les plantes, celles qu’il a chez-lui et dont il s’occupe avec patience et précaution, et celles dans les bois qu’il ne peut qu’admirer.

Il ne va jamais bien loin dans la forêt.
Comme si quelque chose l’en empêchait.

Il inspire l’odeur des bois, et celle de la pluie tombée récemment. Il observe un arbre, un chêne il pense. Et c’est tout - ça lui suffit amplement. Ça dure quelques secondes, quelques secondes d’un calme différent. Avant qu’il ne s’éloigne, pour observer une autre fougère. Quelques pas, et ses chaussures qui grincent sous les branches qui craquent sous son poids. Il est arrivé par ici, voilà plus de dix ans. C’est peut-être ça, qui l’attire autant, ou qui le rebute tant. Il ne saurait dire.

Quelques pas encore.
Au loin de l’orée des bois.

Il observe autour de lui. Il ne sait plus où il se trouve. Une moue vient éclairer son visage habituellement si apathique, avant qu’elle ne s’évanouisse. Il se perd souvent, en a peur dans le fond du ventre. Alors il inspire, un peu plus fort peut-être. Le froid des bois lui apparaît soudainement. C’est paradoxal, à quel point il les aime et à quel point il les craint. Il tourne autour de paradoxes. Il continue encore quelques pas. L’orée de la forêt ne doit pas être si loin pourtant, songe-t-il. Alors il continue, et il continue. Se perd de plus en plus, encore un peu. L’orée de la forêt doit être loin, désormais.

Alors il s’assoit, sur les bords d’un arbre.
Un chêne, peut-être ? Également.

Il ne sait pas. Alors tant pis. Il tente de se rappeler, ce qu’on lui a un jour dit - ou pas. Il ne sait pas. Il n’a pas beaucoup de souvenirs de ses parents. C’est gênant, parfois. Parfois, pas tellement. Il inspire.

Il est perdu, alors il préfère ne plus bouger.