Petit musique d'ambiance ?

15h51

C’est le grand jour.
En ce dernier mardi de février, Espero s’est vêtu d’allégresse et la vie du village s’anime en ses rues où, de la place centrale au jardin de la Kolonio, chacun se rassemble .
Le vent est frais pourtant dehors et même les rayons doux du soleil et les pulls de laine sous les costumes de Carnaval n'empêchent pas les échines de frissonner .
Ils sont tous là ou presque néanmoins, réchauffés par la joie et les rires dans leurs gorges, par la gaieté des gros bouquets mauves de bruyères d’hiver accrochés aux portes et aux volets des maisons, par les guirlandes de tissus colorés balançant doucement leurs fanions sous la brise .

Ils sont là et ne seraient nul part d’autre aujourd’hui, pavanant avec ces déguisements qu’ils ont payés une fortune aux couturières ou ont cousus pendant des jours au prix de leur doigt et de leurs yeux, dans l’espoir de remporter le concours annuel.
Le Carnaval est pour tout dire une presque religion ici, dans ce village où chacun est inéluctablement attiré par l’art de se travestir pour mentir ou se dévoiler, où les apparences les plus folles prennent chair une fois les paupières closes .
Il faut alors rivaliser de créativité lors du festival, montrer que l’on peut tout aussi bien se cacher et se laisser deviner dans Espero que dans le Reflet .
C’est une demande pour tous ceux qui veulent participer au concours : être masqué pour être uniquement identifiable par le choix de son costume. Le Symbole est Roi des fous lors du Carnaval.

La nourriture et le marché extérieur, quant à eux, sont Reine et Valet.
Reine de foire grasse et populaire, valsant entre pomme d’amour, vin chaud épicé, gaufre, crêpe, beignet et churros.
Valet des artisans qui, ce matin ont pris possession de la place et ont installé babioles, créations et jouets sur leur stand, impatient de vendre leur marchandise et que la fin du Carnaval sonne le glas d’une saison hivernale bien remplie où le travail les a accaparé sans fin depuis octobre dernier .

“Demain je pourrais me reposer”, pensent-ils pour la plupart, le teint pâle et de lourdes cernes sous les yeux à les croire tous travestis en quelques créatures d’outre-tombe .

Demain mais qu’aujourd’hui est à la fête et aux déambulations plaisantes, aux rires, aux jeux de rôles peu importe l’âge et la condition.
A l’anarchie joyeuse, à la liberté, à la créativité .
A Espero, béni par un ciel dégagé devant lequel chacun oublie qu’à tout instant, le vent peut tourner et la tempête se déclarer.


Participants :
- Nenui
- Wilfried
- Forsaken

Les inscriptions restent ouvertes à toute personne . Vu que nous sommes peu nombreux, seul le marché sera joué avec sûrement présence d'éléments du Jeu de rôle !

Précisions contextuels :
- La nourriture du festival est achetable au restaurant-Bistrot sur la place centrale. L'alcool est (théoriquement) interdit aux enfants qui pourront déguster de délicieux jus de pomme ou du lait-miel.

- Le port d'un costume n'est pas obligatoire . La plupart des artisans, ayant eu à faire n'en ont d'ailleurs pas .
Les habitants ne participant pas au concours peuvent avoir un costume ne cachant pas leur visage .

- Pour assurer la sécurité de l'événement, la Protektado est de sortie et est (théoriquement) omniprésente dans tout le bourg.

Mise en place :
- Ce post est un post d'introduction pour vos personnages . Vous pouvez donc y écrire ce que vous y voulez sans limite de ligne . Un résumé de fin de post avec votre tenue et les actions importantes vous sera néanmoins demandé !
- Aucun ordre de passage ni intervention PNJ programmé, je vous regarde évoluer et j'agirai si besoin ;)
- N'hésitez pas à créer des éléments suprenants ou amenant le bazar, vous êtes libres petits démons !
- Vu que vous êtes peu nombreux, je vous invite à discuter et à vous organiser entre vous dans le salon du discord créé pour l'événement et si vous n'y êtes pas encore, à nous y rejoindre le temps de l'event !

C'est parti pour s'amuser !

Il est là, artisan parmi d’autres et parmi la foule. Sur le stand et quelques créations à lui, un peu branlant - des chaussures, quelques ceintures et paires de gants. Ĉe la ŝuisto, qu’il est écrit sur un panneau, griffonné main, une écriture appliquée et rondelette. Il a exposé quelques-uns de ses outils, parce qu’il travaille comme à l’époque. Il est persuadé que ça intéressera autrui - il ne sait pas en vérité. Ça lui fait plaisir, c’est l’essentiel.

Il n’est pas déguisé, ou déguisé en cordonnier comme il se plaît à le dire pour chasser les questions. De ces larges gants en cuir et du tablier de la même matière, il scrute la foule. Et la foule le scrute, il en a l’impression.

Cette impression qu’il déteste.
Il fait craquer ses doigts, ses mains.

Un pas et puis un autre. Il demande à un collègue - tu peux garder mes affaires ? - tant le besoin de s’isoler devient violent et viscéral. Un pas et puis un autre, les mains qui tremblent et l’esprit qui vrille. La foule l’opprime. Un pas et puis un autre, le regard plongé vers le sol, il esquive les passants et les autres, évite les contacts physiques, quiconque pourrait le toucher - la sensation est pesante, et les bruits de la fête agressifs. Un pas et puis un autre, il veut trouver refuge en dehors, loin de tout et des autres. Il serre les dents, se mord l’intérieur de la joue. Un pas et puis un autre.

Et un coup. Brutal, violent - pas tant.
Assez néanmoins.

Il vrille, son esprit s’enfuit. Il a mal soudainement, si mal soudainement. Et les mains qui tremblent, ses genoux qui se dérobent sous son poids. Le bruit l’opprime, la foule l'oppresse. Et les bruits - les sons - les cris - les rires - tout tout tout l’agressent. Il plaque sur ses oreilles la paume de ses mains. Mâchoire serrée. Regard fermé.

Inspire. Et expire.
Inspire. Et expire.

Résumé : Wilfried est là comme artisan, mais il se rappelle qu’il déteste les fêtes, et le bruit, et la foule, donc il veut s'enfuir le temps de se calmer, mais le choc avec Neniu le fait vriller.

Tenue : Ici

Inspire. Et expire.
Inspire. Et expire.

Encore et encore. Il n’est pas habitué - rarement. A bout, souvent. Le bruit l’a fait partir au loin. Dans ces visions qu’il ne voudrait plus voir, et qui pourtant le hantent jusque dans ses songes. Inspire, et expire. Encore, et encore. Jusqu’à ce que se délie le nœud dans le creux de ses poumons. Jusqu’à ce que se résorbe la boule dans le fond de sa gorge. Inspire, et expire.

“Hallo ? La terre à papy aux chats.”

Il avale sa salive, douloureusement. Inspire et expire. Il appuie la paume de ses mains sur ses tempes, il essaye d’étouffer le bruit qui gronde autour de lui. Les paupières closes, très fort, pour stopper les flash de lumière. Inspire, et expire.

“Je me suis fait mal à cause de toi.”

Il l’ignore, le gamin. Il essaye, du moins. Pas facile, lorsque ce dernier veut par-dessus tout attirer son attention. Il ne l’aide en rien, et il grogne alors. Première réaction depuis le début de cette crise. Il sent le nœud de ses poumons se délier peu à peu - il pourrait presque en pleurer. Presque. La foule autour de lui l’en empêche. Inspire, et expire.

Il ouvre les yeux, douloureusement.

“Je te pardonne si tu me paies… Une gaufre, ou non- un vin chaud !”
“Non. Rien du tout.”

Sa voix est rauque. Il se redresse alors, éloigne d’une main celles qui se tendent. Il semble brusquement épuisé, le souffle encore trop court et le corps encore trop sensible.

“Tu n’auras rien du tout.”

Il grogne une dernière fois, s'éloigne, loin de tout ce monde.
Besoin de s’isoler. Quelque part peut-être, sur les bords de la fête.

Résumé : Après sa crise de panique, Wilfried envoie bouler Neniu pour s’éclipser sur les bords de la fête pour se calmer tranquillement, et surtout tout seul.

Tenue : Ici

Oh Neniu, vilain garnement, personne ne t’a-il jamais appris à écouter et craindre les adultes ? Qui crois-tu être quand tu importunes ce pauvre homme, que tu t’accroches à lui quand il te tourne le dos ? Ne crains-tu pas la Protektado et ses punitions ?

Tu le sais pourtant pour y avoir déjà été confronté, ils sont partout, prêt à châtier et ni ta jeunesse, ni tes yeux clairs ne t’offriront l’impunité .

Oh Neniu, petit trouble-fête, comme elle aime ton arrogance, cette grande figure capée entiérement de noir et dont la seule clarté est un masque blanc d’intriguant. Elle sourit, cruelle, sous sa bauta, se faufile à ta suite dans la foule, attrape vivement ton épaule et te coupe dans ton élan, saisit avec force ton poignet pour que tu lâches la sangle du sac que tu viens t’attraper.

Oh Neniu, entends-tu ces mots, ce susurrement inquiétant qui t’hypnotise comme la voix du Roi des Aulnes a enchanté l’enfant ?

“Oh Neniu, tu vaux mieux que cela… Un vin chaud… Tu en auras jusqu’à l’ivresse si tu me suis car j’ai besoin de toi pour chasser l’ennui de ce Carnaval sans vie… “

D’un coup sec la Figure t’entraîne semblable au vent emportant un fétu de paille et vous quittez la place centrale, vous engouffrez dans les ruelles calmes du village .
L’agitation de la foule semble déjà loin et nul n’a remarqué ton absence .

Oh Neniu, petit garçon abandonné par celui qui l’aimait, ainsi isolé, tu n’es à présent plus personne.  


Alors que Nenui insiste auprès de Wilfried pour avoir une tasse de vin chaud, une personne en costume traditionnel de carnaval de venise attrape le garçonnet par l’épaule puis par le poignet et lui murmure quelque chose à l’oreille. L’homme emmène par la suiteNeniu dans les ruelles désertes du village où ils disparaissent tous deux .

=> Wilfried quitte l’event
=> Neniu quitte momentanément l’event .

* Costume de l'anonyme

Sunflower, la joie au cœur, trépigne depuis une semaine.
Chaque année à l’approche de Mardi Gras, la même euphorie la prend et la Mère se met plus que jamais à tournoyer d’une tâche à l’autre, passant de l’organisation de l’événement aux derniers travaux d’aiguilles pour finir sa tenue et celle de sa fille.

Frénétique, elle écourte ses nuits, abîme ses yeux sur les détails, parle avec passion et sourit davantage, sociabilise jusqu’à l’épuisement pour que tout soit parfait.
Le Carnaval doit être une réussite totale et Hope et elle doivent être les Belles parmi les Belles, celles qu’on admire et remercie.

Elle est ainsi Sunflower, excessive lors des fêtes, princesse de conte de fée malgré la simplicité qui semble la caractériser au quotidien .
Elle perd toute notion de modération, retrouve son âme d’adolescente en besoin de reconnaissance, attends les compliments, les fruits de ses efforts.

Si son estomac est serré de trac, elle n’a d’ailleurs presque aucun doute de son succès quand elle aide sa fille à s’habiller, accroche ses ailes en vitrail translucide dans son dos, place les grosses lunettes d’aviateurs couronnée d’antennes d’insectes sur les boucles d’or de l’enfant, glisse quelques bruyères mauves dans ses bottes vertes, noue la grosse écharpe de fourrure jaune autour de son cou.
Hope, habillée ainsi en fée des bourdons, est aussi adorable que sa mère, la déesse du printemps, est magnifique .

Sunflower sourit de fierté devant son propre reflet, vient placer quelques fleurs séchées jaunes dans sa chevelure flamboyante, compléte sa tresse bohème avec des brins de bruyères fraiches .

La jeune femme a opté pour une chemise de laine vert sombre aux manches bouffantes au dessus de laquelle elle a fait coudre une longue robe écru aux plis larges et rigides.
La tenue lui a coûté une fortune mais elle en est ravie et y a brodé la semaine passée des fleurs des champs qu’elle a fait sécher le printemps dernier.

Elle tournoie sur elle-même pour montrer le volant de la robe à sa fille, l’invite à faire de même et après un instant de rires en chœur, toutes deux quittent la maison main dans la main pour déambuler entre les échoppes colorées .

Elles s’arrêtent parfois sur un stand, des étoiles pleins les yeux et Sunflower discute avec l’exposant, lui achète une babiole, parfois pour sa fille, d’autres fois pour elle .

La mère ne compte pas les pièces qui passent de paumes en paumes, les pas qu’elles avalent jusqu’à ce la fatigue les enlacent doucement, les faisant se diriger vers le Bistro d’où émane l’odeur épicée du vin chaud.

Sunflower s’apprête d’ailleurs à commander au bar quand sur sa droite elle capte une conversation qui la fait se retourner, pouffer d’un rire amusé .

Un lutin (ou peut-être est-ce un vagabond ?) demande un lait miel à une figure masquée quelque peu incrédule dont la Mère reconnaît l’accoutrement et le ton de la voix.
Sous le loup, elle en est sûre, se cache Garguantua. Il a choisi son costume sous les conseils de la Belle qui, d’une moue contrariée, a refusé, les jours d’avant, d’autres tenues jugées trop macabres.
Sunflower en est ravie car l’ami l’a écouté. Elle se lève, tend les bras vers les épaules de l’homme, l’enlace affectueusement .

“Tu es finalement venu !!! Je suis heureuse de te voir et surtout aussi bien habillé! ”

Son sourire est radieux et sincère.

“ Laisse-moi te payer un verre!”

Elle se détourne du collègue un instant, s’interesse au jeune homme à leur côté.

“Je te paye ton verre à toi aussi !”

Elle le fixe, essaye de replacer un nom sur ce visage familier qui, elle le sait, et là depuis peu.

“Oliver, isn’t it ? Tu arrives à te familiariser avec l’Espéranto et à t’intégrer dans le village ? ”  

Résumé:

Ah l’agitation passée, et le creux dans le fond de son ventre. Il s’est réfugié, là où il voulait aller, pas si loin du monde et de la foule, mais loin de ses peurs et de ses terreurs. Il a commandé, quelque chose de sucré, ce n’est pas dans ses habitudes pourtant - un jus de pomme chaud, pour calmer les tremblements de ses mains.

Il n’a pas pris à manger.
Il n’arrive pas à avaler.

Il se rappelle que le temps passe mais que ses traumatismes restent, malgré la douceur de la journée et de la fête qui bat son plein. Il reste à l’écart alors, assis sur un banc, en-dessous d’un arbre qui lui offre un peu de son ombre. Son verre est déjà à demi fini, il devrait aller en chercher un nouveau peut-être. Mais il y a du monde à la barre, quelques personnes qu’il connaît de loin ou de moins loin. Il reconnaît Sunflower et sa fille, dont l’étrangeté de la vision n’en finit pas de le fasciner ; il reconnaît Gargantua sous un costume alors qu’il ne l’aurait jamais imaginé déguisé, lui-même ne l’est pas alors il aurait espéré ; et une dernière personne qu’il n’a jamais vu encore, nouvelle tête peut-être parmi les traumatisés d’Espero.

Il se dit que parfois, il rêve d’un enfant.
Il ignore bien ce que ça peut signifier.

Il finit son verre et ne bouge pas de son banc, le regard désormais porté vers le sol. On le fixe encore un peu, c’est lui le traumatisé, l’agitation d’il y a quelques dizaines de minutes maintenant. Il se dit qu’il faudrait rentrer à la maison, ranger ses affaires et se réfugier dans la musique de son tourne-disque.

Ah… Ce serait une bonne fin de journée.

Résumé : On apprend que Will s'est juste caser sur un banc un peu à l'écart pour se calmer.

Tenue : Ici

Another day of Sun , Lalaland

Tu parles, tu parles, tu parles.

Oh Sun’, quand tu es lancée, sais-tu t’arrêter de briller pour rendre la scène aux autres et enfin observer avec attention ceux qui t’entourent ?

Oh Sun’, espèce de petit soleil qui crame tout autour d’elle, si tu étais capable de réellement te poser, peut-être aurais-tu remarqué depuis de nombreuses années que Gargantua n’est pas si tactile et que tu lui coupes si souvent la parole, que tout chez Oliver crie la timidité et la gêne.

Oh Sun’ ,  dans ton délire adorable et narcissique, tu n’y prêtes pas attention car tout à ta joie tu t’en moques, girouette hyperactive.
Déjà passé à autre chose, tu réponds aux gestes du garçon par un sourire, te poses à peine la question de pourquoi Oliver répond uniquement par des gestes (après tout pourquoi pas, il est peut-être muet ou juste timide, ça ne te dérange pas), tournoies sur toi-même et t’étourdis d’ivresse et d’euphorie quand le jeune ami montre ta tenue, ravie qu’on l’ait remarqué .

“ Elle est magnifique, hein ?! C’est un costume de déesse du Printemps ! ”

Ce n’est pas le premier à te complimenter dessus mais cela fait toujours le même effet, gonfle ton coeur de gloire et de fierté candide, fait croître dans ta tête un besoin toujours plus fort d’être vue et appréciée .
On doit vous valider, tout le temps, toi ou celle qui est presque toi, cette enfant-chérie de cinq ans que tu saisis par les épaules, rapproche pour qu’on la voit davantage .

“ Et Hope est la fée des Bourdons !!! Elle est adorable aussi, isn’t it ? ”

L’enfant baisse la tête de timidité humble et le geste de modestie polie enorgueillit ton âme de mère, dessine un sourire un peu plus grand sur tes lèvres.

Oh Sun, ton cœur va exploser d’allégresse mais tu te contiens comme une gamine impatiente, détournes le regard, hèles, les joues roses de plaisir, le barman.

“Deux laits et deux vins chauds s’il te plait ! ”

Tu sors ta petite bourse de cuir de la poche de ta robe, fais l’appoint en n’oubliant pas le pourboire, poses les pièces sur le bar, apostrophe Gargantua qui, sans que tu n’y prêtes réellement attention, a commencé à s’éloigner pour rejoindre Wilfried.

“Demande lui ce qu’il veut ! J’offre ! Et dis-lui aussi de nous rejoindre, qu’il ne reste pas seul ! ”

Oh Sun,, c’est toi qui ne veux pas rester seule avec ce garçon qui ne peut ni contenir, ni répondre à ton flot de paroles, à ta lumière aveuglante.

Personne ou presque en est d’ailleurs capable car il faut la plus calme des lunes pour apaiser le feu-fou en ta poitrine, la plus sereine des âmes pour pondérer le torrent de ta pensée .
Il faut des hommes et des femmes à ton opposé, des êtres comme ta fille qui attrape doucement ta robe pour attirer à elle tous tes regards, sourit avec cette délicatesse de petite princesse.

“Mom, can I go play with Oliver ?”

Résumé:

Figurante dans le jeu des adultes, Hope est perdue.
C’est toujours ainsi lors des fêtes. Maman s’emballe, la transforme en poupée, en fait son bébé, sa fierté.
Elle l'emmène partout sans y prêter vraiment attention, la gâte de présents en signe ostentatoire d’amour.
Hope ne comprend pas pourquoi Maman fait toujours cela car être à ses côtés et jouer avec elle comble déjà l’enfant.

Hope d’ailleurs n’aime pas être là. Elle n’aime pas spécialement être admirée et la foule et l’agitation lui font peur. Elle préfère jouer en liberté, loin du bruit.

Hope pourtant ne dit rien. Elle tait ses pensées, les étouffe dans son coeur, serre les dents sous un sourire pour ne pas les laisser sortir.
Hope s’oublie, bien trop souvent, attentive avant tout au bonheur de Maman.
Elle vit pour elle la plupart du temps car son plus grand plaisir se trouve dans les sourires de la Mère.
Elle est née pour cela Hope. Rien que pour Maman.
C’est sa raison de vivre alors Hope est une petite fille parfaite .
Jolie, polie, souriante.
Douce, attentive.
Vive mais pas trop.
Timide mais pas trop.
Toujours gentille.

Toujours comme il faut même si ça l’angoisse, qu’elle aimerait fuir tous ses devoirs, quitter cet endroit où maman prend toute la place, jusqu’à l’étouffer.

Hope aimerait le verbaliser .

Maman tais-toi.

Mais Maman ne comprendrait pas et Hope ne veut pas la blesser.

Hope se raccroche alors à ce qu’elle voit comme une bouée . Elle se raccroche à Oliver, cet étrange garçon muet.
C’est un Grand mais il a le regard tendre d’un enfant . Il a aussi l’air perdu .
Tout comme elle.
Elle s’accroche à Maman, lui demande d’aller jouer. Elle accepte mais la fillette doit demander son accord à Oliver.

C’est une grande peur, celle de demander, de risquer d’entendre un non catégorique mais Hope prend son courage à deux mains, attrape le verre de lait que le barman lui tend, trempe ses lèvres, repose l’objet,  tend le deuxième verre de lait, celui pas encore entamée au garçon au drôle de chapeau.

“Tu veux bien venir jouer avec moi ?”

Elle ne veut pas rester ici.

Résumé:

Ah, il vous voit bien, au loin. Sans rien dire, et l’œil envieux de ceux qui sont seuls. Pourtant, il apprécie sa solitude, elle a ce quelque chose de rassurant et de confortable. La compagnie est difficile, c’est pour cette raison qu’il préfère dormir seul -  et aussi parce que Marlène prend encore une place importante, si importante dans le fond de son esprit. Il secoue la tête, et détourne le regard.

Il regarde l’enfant qui est là.
Elle est étrange, l’enfant.

Et ça lui creuse la poitrine, la crise n’est pas très loin il faut dire. Il inspire, et expire. Lentement, doucement. Une douleur encore vivace, qui doucement se calme. Des bribes de paroles. Des pas qui approchent. Wilfried souffle - il voudrait s’enfermer dans une bulle.

“... Tu ne devrais pas rester, je suis loin d’être la meilleure des compagnies.”

Ah, Wilfried n’a jamais vraiment eu d’amitié.

Il se lève alors de son banc, craque de toute sa longueur et sa maigreur. On croirait voir un épouvantail prendre vie soudainement. Il faut dire qu’il ne semble pas encore très stable, et la fatigue de la crise se lit aisément sur son visage.

“Désolé, je pense que je vais rentrer.”

Résumé : Will a l'impression de ne pas vraiment être à sa place, donc il essaye de se barrer (qui l'aime le retienne)

Tenue : Ici

Ah, tu ne penses pas non plus être de bonne compagnie. Il le sait, Wilfried - dans le fond, vous vous ressemblez quelque peu. Sur ce point, tout du moins. Le reste, il ne saurait dire. Vous ne vous connaissez pas, après tout.

“Enfin, tout ça pour dire que je ne pense pas que tu gêneras.”

Ah oui, il n’a pas envie de gêner. Mais plus que tout, il n’a pas envie d’être gêné. Est-ce qu’il se sentirait bien ? Ici, parmi vous-tous ? La réponse est simple, en vérité il la connaît dors et déjà.

Non. Wilfried serait décalé.
Comme toujours.

La nouvelle question étant désormais s’il a envie de se sentir décalé, à l’écart par rapport à vous tous. Pour apprécier la sensation éphémère de l’intégration. Est-ce que ça vaudrait le coup ? Est-ce que ça lui apportera autre chose qu’une immense fatigue sur les épaules lorsqu’il sera l’heure de rentrer à la maison ? Il ressent brusquement ce qu’il considère comme étant un égoïsme profond. Non, il n’a pas envie d’être intégré, ce soir. Il a envie de retrouver la sécurité des murs de son appartement, de boire un café qu’il aura trop laissé tirer, et de s’enfoncer dans sa musique qu’il aura mis trop fort.

Voilà, sa définition d’une bonne soirée.
Il sourit. Tu n’imposes rien, mais même si tu l’aurais fait, il aurait fait demi-tour.

“Moi non plus, je ne me sens pas à ma place.”
“... Non. J’ai juste envie de rentrer chez-moi.”

Sans s’excuser.
Et sans se justifier.

“Tu pourras leur passer le bonjour, quand même ?”

Il vous apprécie, il est vrai. Mais ce soir, il a envie de se retrouver seul.

Résumé : Bon bah Will se retourne chez-lui du coup

Tenue : Ici

Le son de la fête et du carnaval résonne dans les allées, et surtout la place centrale. Il apprécie, à ne pas mentir, cette ambiance festive et même s’il ne s’y fond pas entièrement - non, je ne suis pas déguisé, vous m’en voyez désolé… -  il aime s’y promener, et écouter derrière les stands. Il tient, avec d’autres collègues bien sûr, celui du bistro, à servir des vins chauds et du lait au miel à tour de bras. Un travail à temps plein en ce jour de fête, rarement ils ont tant de clients à ne pas mentir.

Il tend un dernier verre, avec une pause bien méritée.
Il retire alors son tablier, qu’il laisse sur le dos d’une chaise, souffle un instant et passe le relais. Il se sert un verre également, pas de vin non non, il n’aime pas vraiment l’alcool, alors il profite du lait chaud.

Il se plaît à se balader quelque temps dans les allées.
S’extasier devant les bibelots et les artisans.

Son verre à la main, désormais vide, il revient non sans peine sur ses pas. Retrouve le bistro, non pas là où il était posté plus tôt. Ils ont plusieurs spots pour couvrir le marché et le festival, à ne pas mentir il était posté plus loin. Mais il te voit, Sunflower, et ta fille à tes côtés. Évidemment, qu’il te voit, il ne peut que difficilement te louper. Et les deux autres à côté, il vous connaît également, un peu moins mais il prend soin de se rappeler des nouveaux venus et de celles et ceux qui tiennent l’école tout du moins.

Il se demande un instant, s’il a envie de se mêler à votre petit groupe. S’il en serait accepté, étrangement il en doute puis il oublie. Ce n’est pas si grave, tant pis. Il retourne derrière le stand, il a changé de place. Il est mieux, par ici, il faut croire.

“Hey…!”

Une salutation de rigueur, ou pas vraiment.
Il ne sait pas vraiment comment faire avec les gens.

“Vous avez ce qu’il vous faut ?”

Résumé : Luno tient l'un des stand du bistro, avant de changer de place et de venir vers votre petit groupe